Le visage, que ce soit en peinture, en photographie, ou même au cinéma a toujours exercé sur moi une forte fascination.
C'est donc naturellement que j'ai commencé mes recherches par des portraits, suivis bientôt d'autoportraits photographiques , où se mélangeaient mises en scènes fictives et éléments réels. L’élaboration d’un album de famille imaginaire fut l'aboutissement de ce travail. Mais la photographie me frustrait terriblement tant au niveau des limites de l'espace que de la matière; j’ai donc commencé a découper, recadrer, redimentionner, surdimensionner ces visages: le portrait, son essentialité, l'a finalement emporté sur toute mise en scène. Aujourd’hui, je continue mes recherches photographiques, mais elles me servent uniquement à me passer d’un modèle vivant , ce qui m'offre plus de liberté en m'évitant de soutenir le regard en attente du modèle figé dans sa pose. L'imaginaire est alors totalement libre, me laissant l'espace nécessaire à toutes les audaces, sans limite dans la fantaisie de mes recherches. C'est L'être, son intériorité, qui m'échappe et que je tente de capter dans ces portraits, au travers des transformations physiques qu’opèrent sur lui la lumière, l’angle de vue, l’espace dans lequel il évolue. L’incapacité de pouvoir vraiment le saisir, de tenter de le figer dans un espace cadré, plane et délimité, exitent mes recherches. C'est dans ce sens que le portrait devient le lieu de ma réflexion sur la peinture elle-même
JACQUELINE DEVREUX Du fond des miroirs, ou les échos d'Alice... Femmes-enfants, Enfants-femmes, une procession s'égrène tableau après tableau, où, du paysage étrange et si reconnaissable de la peau noyée d'ombre d'un visage, perce un regard à l'observation silencieuse. Et même s'il ne se détourne pas - car cela arrive parfois, il vous donne à voir, posée sur la toile, l'énigme vibrante, fugitive, de l'éternité de l'être. Devant ces portraits et ces autoportraits, qui créent un espace débordant du cadre physique de leur représentation, s'établit un secret dialogue entre deux observateurs; une alchimie subtile brouille alors les rôles entre le visiteur et les peintures... sensation étrange que d'enjamber le rebord du miroir et de pénétrer dans sa réalité. La sensation d'intemporalité, omniprésente dans ces oeuvres, n'est jamais systématique: des fonds noyés ou des arrière plans définissables, mais comme dissous, alternent avec des noirs profonds; le traitement de motifs sur des étoffes dessine d'étranges paysages, presque estampés, éblouissants... mais toujours prédomine l'essence du portrait, dont le nombre et la variété forment un tout cohérent sans réel commencement ni fin, en une affirmation puissante du lien que la peinture entretient avec les questions les plus fondamentales de l'identité humaine. En ce sens, nous sommes confrontés à un questionnement majeur sur la modernité et l'actualité du portrait; on pourrait évoquer ici certains noms, comme Richter, Vermeer, Van Eyck, Marlene Dumas, ou Velasquez, qui ont marqué l'artiste; mais ce qui importe avant tout dans ce travail, où l'utilisation admirablement maîtrisée de la technique de la peinture à l'huile nous pousse à dresser un pont vers le passé, c'est plutôt la réactualisation du portrait en tant que forme fondamentale de l'art pictural, dont la nécessité et la pertinence sont ici brillamment justifiés. Au point de rencontre du classique et du moderne, dans les profondeurs organiques des glacis qui font alterner l'éclat doux d'une joue et la pénombre d'où semble naître le regard, laissons-nous mener tout au fond des miroirs, là où les échos étouffés des nombreuses voix d'Alice chuchotent sur les chemins oubliés, et nous renvoient ainsi à une part de nous-mêmes. Thibaut Donck
Demander les catalogue à la ou à l'artiste: jacqueline@devreux.be
24 X 32 cm Texte de Thibaut Donck Demander les catalogue à la ou à l'artiste: jacqueline@devreux.be
21x21cm 50 pages Texte de Pierre loze Demander les catalogue à la ou à l'artiste: jacqueline@devreux.be
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